Jours fériés, BBQ & RTT

Édito :

À l’heure où les gilets jaunes devraient cumuler plus d’actes que toute la bibliographie de Molière (scène coupées et making of compris), et où, en doux mois de juin, l’odeur de saucisse grillée résonnerait entre les ronds-points de l’hexagone et la terrasse de Michou, c’est en fait une douce odeur de Panzani al dente et de Lotus triple couche qui émane désormais de tout bon foyer français.

Après l’envolée des canopées de l’île aux kangourous et de l’Amagonie (regarde maman, un orang-outan Caterpillar !), on enchaine le combo bonus PlanetePasContente par un niveau caché PandémieOnFire où le code arme se résume par des tutos masques sur YouTube entre deux confcalls zoom avec les collègues et Skypéros avec les potos (frontière entre les deux souvent floue).

Confiné comme Jaja dans un monde où les masques ne servent à rien le mardi (faute de mode d’emploi vendu séparément) et sont essentiels le jeudi (pour rappel le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière un mercredi #PointCulture#SeCoucherMoinsCon #MaisToujoursAutantBourré)

l’homme peut parfois perdre ses repères puisque c’est tous les jours dimanche mais sans Drucker, puisqu’il se lève à 14h du matin puis enfile un pyjama, puisqu’il a condensé 50 ans de rage autour du triptyque « métro-boulot-dodo » mais se refuse catégoriquement aujourd’hui à rester chez lui, réveillant d’un coma millénaire son âme de coureur du dimanche en survet’ Téléfoot et l’inquiétude des voisins aux judas courageux (AKA les juges de l’ascenseur aux petits mots doux).

Qu’ouïs-je ? Qu’entends-je ? Qu’acousticais-je ? Une planète ? Faire pire que nous ? Tiens ma bière, ça part sur une pandémie socio-culturelle d’inégalitavirus créée au labo de Wuhignorance juste après le silex. On a bien le vaccin justice sociale et les traitements à base d’hydroxéducation mais encore peu accessibles (après seulement 2,4 millions d’années de vie sur Terre) et apparemment l’immunité n’est ni acquise ni de très longue durée, les anticorps étant un peu trop anti-corps.

En ressort un score global pour 2020 très correcte après seulement 6 mois (triple A de l’année de merde spé WTF, doit poursuivre ses efforts de fin du monde au 2ème semestre), et c’est donc avec l’engouement de Raoult au salon de la médecine alternative (ça marche une fois sur deux) que l’on attaque la 2ème mi-temps.

Bon sérieusement, c’est qui qu’a commencé une partie de Jumanji en scred’ ?


Article :

En ce 23 juin, à vous qui avez fini Netfilx 5 fois (sans doute pour la même raison que le rasoir 5 lames), recodé Animal Crossing option confinement, matché par drone sur Tinder, créé une chaine d’unboxing de Pilate en ASMR (mot compte triple pour les péripatéticienne du click), suivi les règles du loup-garou (non le jeu n’est pas fourni avec 17 cartes petite fille), lu, résolu le problème de maths du petit Paul qui veut aller à Pau en TGV en passant par Poitiers où un Blablacar l’aura déposé avec 57 minutes de retard parce que Norbert « connait un raccourci qu’est pas sur les GPS » avant d’acheter 7 tartelettes à mamie, QUE DE TOUTES FAÇONS IL AVAIT PAS D’ATESTATION CE PETIT TROU DU C**,  il est temps d’épancher votre soif de culture et de parler d’un enfer calendaire que les 5 semaines de congés payés ne peuvent pas connaitre.
Parce que là où la France a plus de ponts dans son calendrier que sur ses fleuves, les graals vaqués américains se comptent sur les doigts d’une moufle (le compte est bon Laurent). Enquête au pays où la fête du travail se passe sur un tableau croisé dynamique Excel entre deux clims doucement réglées sur thermostat « ours blanc mais pas trop ».

Noël (25 décembre cette année)

On commence la liste en douceur pour ceux qui auraient dormi dans une cave en Birmanie du Sud ces 2020 dernières années. Car oui, depuis l’invention du père Noël par Coca ce sacro-saint jour est aussi férié chez l’oncle Sam (en vrai il l’est depuis plus longtemps mais Coca c’est facile à retenir et en plus ça ouvre du bonheur).

Mais Jamy, qu’est-ce qu’on fête au juste, hormis les canards qui se gavent ? Marcel, lumière. C’est l’histoire de 3 mecs, Melchior Baltazar et Bob (parce qu’il était à l’arrière de la charrette et que personne ne se souvient de son nom) en route pour la baby shower de Marie qui venait de gagner la Smartbox « accouchement insolite en étable » à un concours Fnac où il fallait rester vierge le plus longtemps possible. Ils sont venus en Uber poolaire la tête dans les étoiles, sans PlayStation mais avec de la myrrhe (tu te crois bobo avec ta bougie senteur lundi matin en Alaska ?), de l’or, et de l’encens (ouai ils avaient pas tous récupéré autant de leur cagnotte Leetchi). C’était aux alentours de -3 avant Jésus lui-même, malheureuse époque où visiblement les pompiers n’étaient pas aussi fiables dans la distribution du calendrier « chatons sur lavande ». Mais qu’importe, puisqu’aujourd’hui on célèbre cet accouchement sans péridurale #AllNatural à travers le monde accompagné de la fameuse magie de Noël, formule unique composée d’un quart « Paris bloqué sous 17mm de neige holala c’est affreux derrière toi », un quart « le père Noël est une ordure parce que j’avais pas bien compris les 178 fois précédentes » et un quart « Raclette ce soir ? Il reste des patates de celle d’hier #CercleVicieux ». Bravo, ça ne fait pas quatre quarts, mais je ne suis pas pâtissier.

Thanksgiving : (4ème jeudi de Novembre année bissextile comprise)

Variante USO-ricaine de Noël, aussi appelée action de gra(i)sse, c’est ni plus ni moins qu’un échauffement des ischios-repas de famille pour s’assurer que tonton Bernard a toujours son camping-car en double file et regarder pour la 117ème fois les photos gênantes de l’époque où tu avais plus de dents que de QI (époque en CDI pour certain). Ici, on remercie Dieu (AKA Monsanto & Bayer) pour les fructueuses récoltes de poulet frit et de pizzananas ainsi que les aimables Amérindiens (aujourd’hui plus amer qu’Indien) de cet échange culturel à mono sens unique aux alentours du 17ème siècle, où or et bijoux se troquaient allègrement contre plumes et sucre (en vrai pour faire un gâteau l’or c’est chiant, ça colle aux dents). On le souhaite aujourd’hui dans l’oie et la bonne humeur, autour d’un repas à double fond spé 8ème round en famille, entre amis (pour la variante Friendsgiving) ou au camping (pour la variante Tentegiving). À l’image d’un renard à l‘aube de l’hiver, l’idée est ici d’accumuler un maximum d’énergie avant le black Friday (au lieu d’hiberner comme l’animal rouquin qui lui, n’a pas besoin d’un manteau en fourrure de renard #veinard).

Labor Day (1er lundi de septembre, cahier de texte non compris)

La fête du travail américaine, qui comme son nom l’indique célèbre les laborieux 100km de bouchons quotidiens pour aller rendre des reviews de meetings schedulés ASAP entre 17 coffee breaks histoire de décompresser des 60h de travail par jour (décalage horaire oblige), ainsi que les burnouts collectifs autour de la photocopieuse QUI N’A JAMAIS de Toner de Brest. Quoi de mieux qu’un lundi férié tous les ans pour respirer un peu et prendre des vacances dument méritées en banlieue Ouest, 3ème sortie à gauche ? (Parce qu’il faut pas déconner quand même, mardi y’a présentation sur les dividendes non indexés au cours du fleuve). Également un jour où en principe, on ne peut pas se faire virer en 17s, une chouette journée en perspective donc (et pour un peu que ce ne soit pas couvert on retrouve tout de suite un sens à sa vie). Comme la tradition le veut, on verra fleurir les derniers BBQs de l’année avant de ranger le grill pour préparer la dinde à venir (celle de Thanksgiving, pas celle qui chante au Super Bowl).

C’est aussi l’occasion pour tous les élèves de faire péter le 1er jour d’école, ce qui permet d’allonger leurs vacances et d’alléger leur dette étudiante d’environ 0.3% ce qui représente quand même un triplex dans le Marais, non négligeable en ces temps de précarité #QuelleIndignitéMissieurPujadas.

Qui a dit que le rêve américain n’était qu’un rêve ?

Independence Day (4 Juillet qu’il vente ou qu’il pleuve)

14 Juillet local mais sans le un, on pourrait s’y méprendre avec la journée nationale pour le climat et la culture puisque l’activité principale consiste à faire un BBQ à l’arrière de son Hummer, c’est donc aussi la fête du travail chez Weber puisqu’on y charbonne toute l’année pour cette journée si spéciale. Le soir venu, on se plaira à aller crier « Ohhh la belle rouge » en soufflant dans le ballon au retour du feu d’artifice national #NePassezPasParLaCaseDépart.

Mais au fait, de quelle indépendance parle-t-on ? Ni plus ni moins de l’USAxit en 1776 envers la Grande-Bretagne, Sam ayant flairé l’astuce 240 ans avant Big Ben. Marre d’une relation destructrice et à distance avec un compagnon de petite taille et d’un compte commun dont seul les britishs connaissaient le code de CB, les Etats-Unis, se réclamant des lumières depuis l’ampoule d’Edison, inventèrent les réseaux sociaux puis bloquèrent la Grande-Bretagne sans payer les réclamations Lydia.  Habile boquet.

Tout cela à une époque bien monotone (puisque pré-TikTok), où Thomas Jefferson rédigea la Déclaration d’indépendance en 3 semaines « Ocalmus Maximus » quand bon nombre d’entre nous passe 6 mois sur un CV de 3 lignes #ChampionRégionalDorigamiAuCollègeDuchène. Les 13 colonies ainsi libérées délivrées et leurs éminents futurs prix Nobel penchèrent près d’un an sur un drapeau unique et au sens profond : 13 colonies = 13 bandes et 13 étoiles #CQFD, le « Stars and Stripes » aka étoiles et bandes était né. Van Gogh s’en coupera l’oreille d’émerveillement et de subjugation.

Memorial Day (de mémoire le dernier lundi de mai)

Et non, pas la journée internationale pour Heilzeihmer pour faire croire à mamie Huguette que c’est tous les jours Noël et que 500€ ça fait 500 francs grosso merdo (oui gros malin). Ici il est d’abord question de rendre hommage aux combattants de la guerre de Sesefyu Sécession qui sépara le Sud et le Nord du pays pendant 4 ans, à l’image d’une France déchirée entre pain au chocolat et chocolatine, mais où il est ici question d’esclavagisme (chacun ses soucis donc s’il te plait arrête). En ressortit une journée commémorative le dernier lundi de mai, évitant ainsi la JourFériéUnDimanchophobie (mais impossible donc de faire le super pont du mardi au lundi aka viaduc de Millau des weekends). Marquant le début de la saison estivale, c’est tout naturellement la date de floraison des 1ers BBQ (encore et toujours), accessoire de tout jour férié réussi (et même raté), où défilés militaires et d’entrecôtes se confondront. Suite à quoi cette journée sera étendue à la commémoration de tous les conflits américains, le calendrier étant limité à 365 jours fériés possibles. Ce qui ne mange ni pain, ni chocolat. 

Columbus Day (2ème lundi du mois d’octobre, aucun lien fils unique)

Le jour où Chricri, grâce aux subventions Nature & Découvertes du doux roi d’Espagne, est parti à la découverte des Indes ! Malheureusement sans TomTom (ni Nana) et confondant sa gauche et sa droite (car comme dit Perceval, en fonction de comment t’es tourné ça change de côté), le malotru a en fait découvert pour la toute 1ère fois de l’histoire un truc génial qui a toujours été là (non non pas le clitoris, faut pas déconner repassez dans 500 ans), l’Amérique. Stupeur et tremblement à la vue de Bison Futé et Castor d’Argile, vivant ici en paix depuis quelques siècles, rendant ainsi caduc sa traversée. Heureusement, dans le doute d’une rencontre fortuite, il était venu avec le soleil, l’évangélisation pour les nuls et une collection des 10 meilleurs virus du 15ème siècle, une menace ayant clairement été détectée. Etonnamment peu enclin à croire en une culture sans totem ni Denis Brogniart et à la fusion des peuples proposée entre leurs richesses et les livrets A des colons européens, peu des peuples d’origines passeront la sélection artificielle de l’hiver, jugé « trop vigoureux surtout quand t’as enterré toutes les haches de guerre au fond du jardin ». Encore une bonne intention de la mondialisation mal interprétée. Zut alors.

À Washington, les festivités commencent juste après le dépôt de gerbes aux pieds du Mémorial de Christophe Colomb (à l’inverse des célébrations estudiantines, qui elles, finissent par le dépôt de gerbes aux pieds du Mémorial de la dignité, NDLR).

New Year (officiellement le 31 décembre, officieusement du 26 décembre au 4 janvier #VMVS)

Rien de nouveau de ce côté-là, nuit mondiale des festivités et véritable Aude au sacro-saint Tarama Blini qui, comme les impôts, vous surprend subrepticement d’une tape dans la nuque chaque année à la même période et vous laisse confus pendant 3 tours, de par son effet Kiss Cool. C’est moins chic que les knackis sur cure-dent, moins bon que les pistaches et plus cher que les cacahuètes, le mystère de sa résistance au fil des années reste donc entier. Philippe Etchebest si tu nous entends…

Journée où l’on passe donc 7h aux fourneaux pour un repas qui finira dans l’euphorie collective et la cuvette personnelle (ou l’inverse, qui sommes-nous pour juger). Nuit où l’on fait un point existentiel sur sa vie aux alentours de 23h57, point qui durera donc 3 minutes puisque les sardines de Patrick Sébastien auront raison du « Ai-je bien fait de prendre ce 17ème crédit sur 23 ans pour ma Golf GTI ? Dois-je attendre sa majorité pour lui dire qu’il n’est pas son père ? C’est qui le plus fort, l’hippopotame ou l’éléphant ?». Enfin, une liste de bonnes résolutions inédites et jamais vues émanera des bulles de champagne (« je lis un tweet local par jour et je monte dans ma voiture à pieds pour avoir le corps mince de Françoise ») et ressortira avec ce même champagne au petit matin lors du fameux « plus jamais*, c’est les huitres je les digère mal ». Bref, une nuit commune à la plupart de l’humanité mais que l’on se doit de partager sur Insta parce que tu comprends moi c’est différent, y’avait les Démons de minuit et de la tartiflette. Puis en exercice de mémoire collective et à la manière d’un exposé Wikipédia de 5ème B, on fera copié-collé un an plus tard.

L’Homme évolue oui, mais d’abord « oh attends un karaoké Céline Dion j’adooore ».

*plus jamais : adverbe ; synonymes : d’ici une demi-douzaine de jour, mardi, dès que le vent soufflera, la prochaine fois que le gouvernement se contredit.

Voilà, j’espère qu’à la lumière éclairée de l’histoire des jours fériés américains (liste non exhaustive), la chance de travailler en France apparait alors comme le FFP2 la chaussette découpée au milieu du visage. Cela a-t-il vraiment un sens de parler de jours fériés quand on vient de passer deux mois chez soi ? Sûrement pas. Mais ai-je commencé l’écriture de cet article il y a un an ? Absolument.
Très bon déconfinement à vous, vos fruits, et autres cons finis.

Matraque décontractée et mobile home en Vendée,

Paul Tandniaiser (AKA Jules les jours de RTT).

unfrenchie

Etudiant lyonnais explorant sa candeur face à Chicago, il me prends le temps de discuter sur les tenants et aboutissants d'un tel périple : Ses prairies, ses étendues de végétation luxuriante, ses 12 millions de vaches grimpant aux termitières, sa cuisine raffinée et ses mets sans gluten, ses petits pouce-pouce arpentant les sinueuses favelas, les puits d'eau de source, ses habitants affamés au dialecte presque oublié, sa faune et sa flore locale, son économie de fortune, ses peintures rupestres où l'on devine une attaque de CBO et où l'on peut lire "un big macus maximus offertus" le tout entre deux hummer et un Starbuck. Plus de doute, je suis bien en terrain connu.

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