Nuit blanche, café noir et yeux rouges pour le Black Friday

Oyé à vous, fans de crocs & autres inconditionnels de Louboutin low cost ! Non je ne suis pas mort la tête coincée dans une bouche d’égout ou devenu trop gros des doigts pour taper sur mon clavier, mais merci c’est gentil de demander.  Après des vacances bien méritées (aussi appelées chômage : c’est pareil mais sans devoirs ni date de fin. Ni voyage dans la Meuse pour voir tatie Agnès qui pique et qui t’a oublié à cause d’Alzheimer. Bref c’est mieux), et une période estivale sous le signe du rouge & blanc (& rosé pour certains) et des soldes françaises, j’ai voulu comparer ces 3 semaines de réduc où tu connais mieux le code de CB de papa que ta note du bac (alors qu’il n’y a que trois chiffres #popopo) et ce que nous proposent les USA en matière de prix cassés. Mystère et boule serrés au pays du legging XXL.

Tout d’abord petit rappel sur les soldes en France, au cas où tu vivrais avec tatie Agnès au fin fond de la Meuse depuis 37 ans, ou si ta paraplégie t’empêche simplement d’aller en centre-ville faire du pingsho avec tes pineco (pas de bras, pas de Zara) :

En été et en hiver, ce sont 3 semaines composées de deux parties distinctes mais au résultat néanmoins similaire : 20 jours où tout est à -7%, voire -12% si les vendeurs ont assez de flair pour repérer les ponchos assortis à la moquette de tatie Agnès, puis un jour à -95% où tu regrettes de ne pas avoir acheté ledit poncho quand il restait encore ta taille (et d’autres choix de couleurs accessoirement). Heureusement, ça recommence dans 6 mois, où tu vas pouvoir t’acheter un manteau de ski pas cher en plein juillet parce que soyons honnêtes, au pays des malins t’es l’empereur. En résulte donc globalement une dynamique de pénétration anale semi consentie. Mais qu’à cela ne tienne, puisque tu peux désormais te pavaner aux rattrapages du bac dans tes nouvelles charentaises saumon en 52.

Côté rêve américain, là où les t-shirts s’achètent au m², quitte à sortir dans la rue faire un effort autant le faire qu’une fois par an. On a donc astucieusement tout condensé sur un vendredi fin Novembre. Le black Friday. Malynx le lynx. Et qu’est-ce qui tombe un mois après ? Le Père Noël, dans le mile Emile. Décidément pas con le faucon. (Y’avait aussi habile boquet, mais c’est la rentrée on va y aller mollo pour les bacheliers à trois chiffres du fond).

 

Sauf qu’aux US ils sont pas du genre à rigoler, et comme ils ont qu’un jour, les réducs avoisinent sans problème le taux de cholestérol moyen du pays. À artères bouchées on bouche donc celles de la ville pour faire ses emplettes, et ce dès la veille au soir pour être sûr de ne pas rater les dernières Jordan, alors que la dernière fois que tu as fait du basket c’était pour jeter tes ribs de porc dans la poubelle depuis ton transat en titane, le risque de glisser sur ta propre graisse en te levant étant proche de 1. Mais soit.

 

Pour ceux qui ne sont pas habitués, on (les instituts de sondage hautement qualifiés) recense deux réactions en se promenant dans les rues la nuit qui précède (aka nuit de la Quechua) : une déception de ne pas être au courant qu’un nouveau seigneur des anneaux va sortir, mélangée au bonheur de ne pas encore avoir croisé de bénévole d’Unicef au vu de tous ces gens qui dorment dans la rue en se serrant la ceinture Burberry.

S’en suit alors une ouverture des magasins somme toute semblable à une apocalypse imminente, où les météorites seraient remplacées par une armée de zombies rampants sous les grilles à demie ouvertes (parce que oui, ici passer sous un obstacle à moins d’1m50 du sol s’apparente à ramper. Bref, le limbo commence là où Lavillenie s’arrête). On comprend dès lors aisément l’engouement pour le match du siècle « Mayweather – McGregor », pour savoir s’il vaut mieux pratiquer le MMA ou la boxe anglaise dans les rayons afin d’être sûr de repartir avec la nouvelle télé Samsung. Une occasion bénite pour ensuite poster ses achats sur son compte Instagram suivi par 34 personnes dont 32 faisant partie de sa propre famille de consanguins.

 

Parce que oui, ici on ne plaisante pas avec le black Friday : tout ce qui peut se vendre est soldé : fringue, électroménager, voiture, maison, médicament, opération chirurgicale, dons pour les associations caritatives, … Même ce qui ne se vend pas d’ailleurs, ne serait-ce que d’un point de vue éthique ou moral, comme ces claquettes qui, sur l’autoroute du malaise, font des drifts à contresens. La légende raconte qu’elles seraient soldées à -115%, et qu’on t’offrirait des nuggets si tu les prends.

 

On peut même trouver des objets avec quelques défauts (et de fait encore moins chers), comme des pulls à 6 manches, très en vogue au Japon à Fukusibras (didascalie : s’enfuit en dabant tel un prince après cette blague).

"Cette blague était tellement drôle que je l'ai racontée à Jeanne"

 

Au niveau des tailles, un léger tableau de conversion est nécessaire entre le vieux continent et le pays de l’oncle Sam : là où la coutume veut qu’une taille moyenne soit connotée M, ici on prendra plutôt le M pour monstrueux. Tu penses alors pouvoir aisément te rabattre sur du S ? Grave erreur. Terrible fourvoiement. Après des années d’études, les experts des chiffres et des lettres ont compris qu’il s’agissait d’un « Splendide triplex très chaleureux ». La légende raconte même que Felix Baumgartner se serait servi d’un débardeur L pour sa montgolfière. Didier Deschamps aura donc saisi la ruse qui réside dans le fait d’acheter un maillot de foot pour toute l’équipe (banc compris).

Pour ce qui est des grands centres commerciaux, tel la Part-Dieu ou Grand’Place pour ne citer que des cités de renoms, ici ils ne sont pas en centre-ville. Ni même en périphérie. Mais bien à côté des exoplanètes récemment découvertes par la Nasa. Car oui ce sera un long périple pour obtenir l’édition limitée des sneakers Adidas, qui te vont si bien pour regarder ta nouvelle télé Samsung. Spoiler alerte : c’est d’ailleurs l’objet de la véritable quête de Frodon qui pour cacher ses pieds velus veut se rendre au Foot Locker du Mordor, malheureusement sans compter sur l’armée d’Orques faisant la même pointure que lui… Décidément pas de bol.

Heureusement pour s’y rendre l’homme a inventé la voiture. Ce à quoi les américains ont surenchéri avec le fait de doubler par la gauche. Et la droite. Voir même au-dessus…

 

 

Pour ce qui est des vendeurs, si tu les trouves envahissants en France avec leur post-it dorsal « je peux vous aider ? », ici prépare-toi à les présenter à tes parents et à partir faire une semaine de randonnée dans le Jura avec eux, parce qu’ils ne te lâcheront pas. Et même si la plupart du temps, ce sont des mecs qui pensent avoir inventé un vaccin alors qu’ils ont suivi un CAP tourneur fraiseur option foot spé’ soustraction, parfois, tu peux tomber sur des playmobils compétents et là, t’auras touché le gros lot. Le genre de personnes capable de te prêter sa 206 GT turbo pour ramener ta nouvelle table basse Silkebörg et de compter les vis en trop. Voir même à passer le brevet pour toi, te dicter le code wifi du 1er coup ou à te faire un don d’organe si ça « peut vous aider ». Bref les Cyril Lignac du dévouement.

Enfin aux US tout n’est pas que parachute en calbute, problème cardiovasculaire et style de dinosaure analphabète. Globalement tout ce qu’ils font ils le font bien et pas cher, et ce tout au long de l’année. Que ce soit de Levis à Nike (des pointes d’athlétisme à 5$ ? C’est possible Sidi) en passant par l’électronique (une télé 4K à 300$ ? C’est aussi possible Sidi), ou même l’essence (même si ça rend vachement moins bien sur Insta des mocassins au pétrole #JeSuisDansMonBarilT’esDansTonAsile), beaucoup de produits sont étonnamment abordables, dommage que ce ne soit pas le cas de la nourriture, pourtant aussi faite de caoutchouc…

Seuls les génies comprendront..!

Sur ce je retourne sur mon canapé admirer mes nouvelles claquettes poisson en essayant d’atteindre la poubelle avec ma boite de nuggets fraîchement gagnée, le tout snapé comme jamais.

 

Sandales-chaussettes et bouton de manchette,

Paul Tandniaiser (AKA Jules les jours de RTT).

unfrenchie

Etudiant lyonnais explorant sa candeur face à Chicago, il me prends le temps de discuter sur les tenants et aboutissants d'un tel périple : Ses prairies, ses étendues de végétation luxuriante, ses 12 millions de vaches grimpant aux termitières, sa cuisine raffinée et ses mets sans gluten, ses petits pouce-pouce arpentant les sinueuses favelas, les puits d'eau de source, ses habitants affamés au dialecte presque oublié, sa faune et sa flore locale, son économie de fortune, ses peintures rupestres où l'on devine une attaque de CBO et où l'on peut lire "un big macus maximus offertus" le tout entre deux hummer et un Starbuck. Plus de doute, je suis bien en terrain connu.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *